27 mars 2012

Je vote pour...le lien

Nous allons voter dans moins d’un mois, devoir exprimer le résultat d’un choix et pourtant les sondages témoignent encore d’un nombre très important d’indécis.

D’où peut venir cette indécision, alors que nous sommes entourés, parfois nous nous sentons  même cernés, par les voix des politiques ! Programmes, meetings, mesures, propositions, éléments de langage, rien ne manque pour savoir, comprendre, apprécier, décider… Mais l’indécision reste. Comme s’il était impossible d’adhérer à un futur mis en mots et en pages. Comme si finalement on ne votait pas pour la mise en œuvre d’un programme qui nous convainc mais pour une personnalité qui nous emporte. Comme si l’on ne donnait pas sa voix pour une raison mais pour une émotion, pour un lien créé par delà le rationnel… Même s’il est difficile de l’admettre au pays de Descartes ! Mais on aurait tort….

Bruno Paillet

La marque France serait-elle la solution pour re-créer du lien entre les français?

La plupart des classements internationaux nous positionnent mal…Les jugements économiques sont sévères. Alors que nos atouts sont considérables. Nous sommes peut être les premiers responsables, tant il est devenu tendance de pratiquer la dérision et l’autodénigrement. Alain Péron a cette jolie et terrible formule : « Notre société a fait de la méfiance une compétence ».

Denis Gancel a lancé une réflexion autour de la marque France depuis 3 ans et avec  son agence W&CIE, il  trouve de nouvelles raisons et soutiens. En effet, il nous faut recréer du lien avec notre pays, et cela suppose de lui donner un projet souligne Jean-Philippe Demaël le patron de SOMFY. Mais il faut que les paroles soient connectées à des réalisations souligne Anne Lauvergeon. Les élites ont une importante responsabilité. A commencer par retrouver de la crédibilité en se donnant des rémunérations décentes et pour l’état à réinvestir la stratégie plus que les actions du quotidien…L’état doit nous aider à créer un imaginaire partagé. C’est ainsi que nous pourrons nous retrouver dans un destin, une perspective ajoute Stéphane Rozès. Pour recréer de la confiance, recréons de la qualité à la manière dont les allemands savent le faire suggère Augustin de Romanet. La qualité fabrique de la confiance…

La marque indique le mouvement et la performance, donc s’inscrit dans une dynamique. Gérer la marque France, c’est recréer de la confiance, de la fierté  conclut Denis Gancel. 87% des français plébiscitent l’idée de créer une marque France. Attention aux contrefaçons !

Denis Gancel vient de publier « La France est une chance, 12 raisons d’être Français et optimiste »aux éditions W et l’Atelier d’édition.

Le lien, c'est la conversation!

Le manifeste des évidences (The cluetrain manifesto) date de décembre 2000. Une façon claire, provocante mais finalement  juste pour illustrer le bouleversement apporté par le numérique.

Ces 95 thèses sont autant d’avertissements qu’il importe de lire et relire…

La première : Les marchés sont des conversations…Pour lire la suite cliquez ICI.

Le lien construit à sa façon une nouvelle société chinoise

Installée à Shanghai depuis 18 mois, Catherine Becker vient de créer un cabinet d’études Metis-Jujing. Elle accompagne les marques dans un décodage de cette société surprenante. Elle nous apporte un regard exceptionnel sur cette période où le lien qui s’établit dans cette immense communauté n’est pas sans arrières pensées. A la différence du Japon qui vient de décider que  l’année 2012 serait l’année du lien, pour bien marquer la solidarité indispensable à la reconstruction, les chinois qui utilisent les réseaux sociaux dans une perspective pragmatique donnent au lien une autre perspective…

Cliquez ICI pour connaitre le lien vu de Shanghai par Catherine Becker.

Le lien et le contenu

- Dans son livre « Brand Content ou comment les marques se transforment en médias », chez Dunod, Daniel Bô et Matthieu Guével nous rappellent : « A l’heure où le mot d’ordre est d’établir des conversations avec un consommateur qui refuse de plus en plus les injonctions, prime sera donnée aux marques capables de créer leurs propres sujets de conversation et de les animer. Finalement, ça doit être cela, le contenu de marque : des sujets de conversations utiles, passionnants ou étonnants ».

- Au risque d’agacer par une présence médiatique trop grande, Jacques Attali a un vrai talent pour nous livrer  clairement son analyse et ses recommandations…Dans son opus intitulé « Sept leçons de vie ou survivre aux crises », maintenant disponible en livre de poche, le seul rappel de ses chapitres est stimulant : vouloir survivre, se donner un projet à long terme, se mettre à la place des autres, se doter de redondances, transformer les menaces en opportunités, se préparer à devenir tout autre, et enfin, en cas extrême, se rebeller contre toutes les règles. 

Le lien, enjeu de société!

A l’heure où le communautarisme nous guette, il importe de créer des passerelles, des liens entre les différentes communautés, entre les publics comme dit Wolton où se joue une théorie du lien social dans « la société individualiste de masse ». Dans son bouquin que malicieusement il nomme « indiscipliné » paru ces derniers jours chez Odile Jacob,   il résume avec brio  35 ans de travaux, un livre indispensable, une bible pour les communicants ! Dominique Wolton reconnait aussi s’être battu pour éclairer l’exigence du lien et d’avoir le sentiment de ne pas  avoir été entendu.

Bernard Cathelat nous avertissait déjà (en octobre 2004, sur France inter) avec son sens de la provocation : « Français, ignorez-vous les uns les autres. Le nouveau cocktail du bonheur. »
 Il y a un élément de base, dans notre société, c’est le sentiment de chaos…Rien n’est prévisible, rien n’est sûr, on ne peut faire confiance à personne, aucun acquit ne va durer éternellement, et on ne sait surtout pas de quoi demain sera fait…On vit sur des sables mouvants et on est obligé de courir de plus en plus vite pour y échapper sans réellement savoir où l’on va et sans projet collectif.

Et ce sentiment de chaos, c’est le moteur de toutes les tendances que l’on a observé depuis 15 ans.

Le fait nouveau c’est que nous sommes en train de passer d’une période de paralysie panique à une période d’adaptation pragmatique, sans enthousiasme.

On ne reviendra plus comme avant ! On va vivre dans un monde stressant, une jungle…Et, il faut faire avec !

Or ce nouveau dynamisme n’est pas dirigé dans une seule direction :

  • Pas de grande utopie

  • Pas de grand projet

  • Ni de grand programme

Il faut survivre, le mieux possible avec les miens sans prendre de risque.

 La niche (sphère) privée était le refuge absolu, elle devient le lieu d’investissement maximum. La priorité c’est de se retirer dans sa maison…

 Construire un oasis de paix et de bien être avec les siens dans un monde de brutes.

 Ce texte terrible date de 2004 ! A quoi cela sert-il d’avoir des experts aussi brillants et prospectifs…

 

16:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bernard cathelat

Le lien peut faire oublier le prix!

Le 26 janvier dernier, lors de la Journée Nationale des Etudes organisée par l’Adetem, Luc Speisser Président de Landor,  nous résumait les évolutions de fond constatées après cinq années passées avec les Landor Families, l’observatoire en temps réel créé par l’agence Landor en 2007. Dans sa présentation, une « anecdote » révélatrice de la valeur attachée à la création de lien dans la société d’aujourd’hui : la même personne qui déclarait aborder ses courses au supermarché en mode « cost killing » est aussi celle qui dépense sans compter pour l’achat de produits verts distribués façon réunion Tupperware. Pourquoi ? Pour créer du lien avec ses voisins :

« J’achète des produits bio via la vente à domicile. On passe un bon moment entre voisins et j’ai le sentiment de faire mieux les choses ». Un axe de réflexion intéressant pour toute marque bio ou, plus largement, engagée dans une démarche éthique.

Le lien et "Le cerveau politique"

Lorsque l’on assiste à un débat, on se met en position de supporter qui compte les points fébrilement ; on se place successivement en position d’attaque et de défense. En somme, on se comporte en partisan passionné et assez peu en individu rationnel qui pèserait posément le pour et le contre de chaque thèse.

Le psychologue américain Drew Wensten (The Political Brain, Public Affairs, 2007) a confirmé ce fait à partir d’une expérience menée en 2004 auprès d’électeurs – 15 démocrates et 15 républicains.

Ils avaient alors accepté de regarder un débat Bush-Kerry durant la campagne électorale alors que leur cerveau était scanné par un IRM. Résultat, pendant que les électeurs suivaient les débats, leurs centres cérébraux impliqués dans le raisonnement (frontaux) étaient très peu sollicités, alors que les centres émotionnels, eux, étaient vivement excités.

Conclusion : le discours politique sollicite les émotions plus que la raison.

Jean-François Dortier

In dernier « Sciences Humaines », dossier sur « l’énigme du vote » / Avril 2012

 

Nos petites phrases du moment...

Ne vouloir faire société qu’avec ceux qu’on approuve en tout, c’est chimérique, et c’est le fanatisme même. Alain

Pour être pleinement efficace, la communication a besoin de contenus qui créent des liens. Pierre Siquier, Ligaris.

 

Un haiku de saison : Tombée de la branche une fleur y est retournée, c’était un papillon. Arakida Moritake