15 septembre 2009

Changer, c’est « gouverner » autrement !

Parmi les marronniers de la rentrée, la mise en avant des nouvelles résolutions  et du tout est possible si je le veux nous sature… Il est pourtant  un domaine qui devrait attirer davantage l’attention de chacun car il est à l’origine cette fois d’un réel changement dans l’entreprise. Cela semble incroyable, mais la prise de décision est en train de changer. Les entreprises réfléchissent sur la façon d’impliquer différemment leurs collaborateurs. La gouvernance d’entreprise ne concerne pas seulement les hauts dirigeants… mais chaque collaborateur.  Evidemment les communicants auront un rôle majeur à jouer afin d’accompagner cette révolution et à s’impliquer dans la gouvernance !

Bruno Paillet

12:24 Publié dans Editos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bruno paillet

Et si le changement était déjà visible dans « Fast Company » ?

Ce mensuel américain qui est né avec l’ascension du numérique sait mettre en évidence l’impact de la nouvelle culture d’entreprise née du numérique et de la crise confrontée aux fonctionnements d’hier. Car la nouvelle culture qui est entrain de naître, celle qu’endossent de nombreux patrons, a un impact qui va au delà de leur activité. Abonnez-vous pour prendre des idées (46 USD, soit environ 30€) et profitez de ce bain de fraîcheur made in USA…

>> Le site de Fast Company

La gouvernance des banques coopératives aurait pu être un bon exemple ?

Alors que leur gouvernance est singulièrement différente, les banques coopératives se sont laissé entraîner dans la tourmente financière mondiale et les clients n’ont  guère eu la possibilité de s’exprimer ! Pierre Dubois et Michel Abhervé établissent une analyse argumentée et sévère pour les dirigeants qui ont confisqués le pouvoir dans ces établissements qui dominent la banque de détail en France. L’économie sociale et solidaire est une réponse possible, mais il ne faudrait pas que sous le discours humaniste on cache des comportements trop proches des banques classiques. Ce serait un rude coup pour ceux qui défendent d’autres valeurs…

>> L'article de Pierre Dubois et Michel Abhervé

Et si on parlait de la gouvernance des états, des sociétés ?

Nous recommandons vivement ce livre paru en 2006 et qui nous avait échappé !  "Effondrement. Comment les sociétés décident-elles  de leur disparition ou de leur survie" chez Gallimard. Jared Diamond, scientifique de Californie nous invite brutalement à nous demander si au rythme actuel de la croissance démographique, et particulièrement de l'augmentation des besoins économiques, de santé et en énergie, les sociétés contemporaines pourront survivre demain ?

La réponse se formule à partir d'un tour du monde dans l'espace et dans le temps – depuis les sociétés disparues du passé (les îles de Pâques, de Pitcairn et d'Henderson ; les Indiens mimbres et anasazis du sud-ouest des États-Unis ; les sociétés moche et inca ; les colonies vikings du Groenland) aux sociétés fragilisées d'aujourd'hui (Rwanda, Haïti et Saint-Domingue, la Chine, le Montana et l'Australie) en passant par les sociétés qui surent, à un moment donné, enrayer leur effondrement (la Nouvelle-Guinée, Tipokia et le Japon de l'ère Tokugawa).

De cette étude comparée, et sans pareille, Jared Diamond conclut qu'il n'existe aucun cas dans lequel l'effondrement d'une société ne serait attribuable qu'aux seuls dommages écologiques. Plusieurs facteurs, au nombre de cinq, entrent toujours potentiellement en jeu : des dommages environnementaux ; un changement climatique ; des voisins hostiles ; des rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux ; les réponses apportées par une société, selon ses valeurs propres, à ces problèmes.

Cette complexité des facteurs permet de croire qu'il n'y a rien d'inéluctable aujourd'hui dans la course accélérée à la dégradation globalisée de l'environnement. Une dernière partie recense, pour le lecteur citoyen et consommateur, à partir d'exemples de mobilisations réussies, les voies par lesquelles il peut d'ores et déjà peser afin que, dans un avenir que nous écrirons tous, le monde soit durable et moins inéquitable aux pauvres et démunis.

Un livre passionnant pour les experts en Développement Durable et ceux qui se passionnent sur l’évolution des sociétés. Finalement, la question reste ouverte ! Dans un univers complexe, les sociétés humaines sont-elles, de façon consciente et volontaire à la fois prédictibles et gouvernables ?

Et si on allait vers une gouvernance de "la cité des hommes" ?

Ce joli titre de Dominique de Villepin paru chez Plon permet à l’auteur d’appeler à un capitalisme de l’alliance : entre capital et travail, un croisement des cultures économiques mondiales au sein des entreprises et un capitalisme durable qui comme on le devine assure l’équilibre entre la production et la préservation des ressources naturelles. DV nous invite également à une refondation de la légitimité de l’entreprise. Il suggère également de s’intéresser aux collaborateurs avec une bonne circulation de l’information, une culture du compromis, une meilleure représentativité des syndicats et enfin la participation du plus grand nombre aux profits…

On attendrait des politiques un engagement plus osé, plus innovant. Ce livre est une remarquable synthèse des défis à venir. Même si on a parfois l’impression de connaître les objectifs et les moyens d’améliorer l’ensemble, car on tarde véritablement à changer, à faire bouger les lignes !

Et si les principes qui guident Muhammad Yunus pouvaient inspirer les décideurs ?

Philippe Lukacs, professeur à l’Ecole centrale de Paris pense qu’un mode de management novateur émerge de la démarche de Muhammad Yunus. Il s’appuie sur un mode de relation qui fait levier et aide à dépasser des contraintes qui paraissaient insurmontables : l’alliance autour d’une vision mouvante et partagée (en non sur un système précis, avec une relation binaire qui nécessite que les termes de l’échange soient précis et équilibrés). « Stratégie pour un futur souhaitable » chez Dunod. Egalement « Vers un nouveau capitalisme »  de Muhammad Yunus chez Jean-Claude Lattés.

Et si on se mettait en route, pour de vrai ?

Action. C’est le mot qui démarre une prise de vue lors d’un tournage… pour faire du cinéma. Ce pourrait être un mot pour inciter chacun à changer, à agir pour de vrai. Certaines entreprises US ont démarré des programmes PSP pour « personal sustainable project ». Alors, chiche adressez- nous vos idées de PSP, considérant que les petits gestes cumulés changent les choses et que sur un plan pédagogique, c’est une bonne façon de se mettre en mouvement.
En tous cas ce sera le thème d’un prochain dîner de « la tortue bleue » !

>> www.blog-latb.fr

Et si on suivait les belles phrases qui nous ont séduites ces derniers mois. Les petites phrases...

« Le premier objectif de la gouvernance est d’apprendre à vivre ensemble et à gérer pacifiquement la maison commune ; d’y assurer les conditions de la survie, de la paix, de l'épanouissement et de l'équilibre entre l'humanité et la biosphère »
Pierre Calame « La démocratie en miettes » édition Descartes

« La bonne gouvernance est le chemin le plus sûr pour en finir avec la pauvreté et soutenir le développement » / « Good governance is the single most important way to end poverty and support development »
Kofi Annan