« Mes petites phrases préférées… | Page d'accueil | Soyons mobiles… »
03 novembre 2014
La marque rouge, un autre regard porté sur la Chine (paru au Cherche Midi Editeur)
Catherine Becker nous donne envie de vite refaire un voyage en Chine. Elle sait relier l’histoire de ce pays avec l’arrivée des marques de luxe et intégrer l’art contemporain chinois. Un essai érudit forgé par son expérience terrain, son excellente connaissance des marques et son décodage de l’art contemporain. Un formidable complément pour ceux qui ont eu la chance de découvrir ce pays (avec break the box, par exemple, dans le cadre des expéditions que nous organisons). Le livre est magnifiquement édité. De la couverture à la mise en page, aux nombreuses illustrations ; Indispensable pour soi ou à offrir.
Catherine est installée à Shanghai et dirige Metis jujing, un cabinet d’études qui aide les marques internationales à mieux comprendre les enjeux pour pénétrer le marché…et les marques chinoises à mieux pénétrer les marchés occidentaux.
Extraits :
"LA MARQUE ROUGE, c’est la trace de rouge à lèvres qui reste sur la joue de l’enfant le matin, ou de l’amant trahi, le genou rougi, l’écorchure, le rouge de Louboutin contre celui d’Yves Saint Laurent…
La marque rouge, c’est l’Orient, c’est la Chine bien sûr, c’est le soleil qui se lève et qui se couche si tôt.
La marque rouge, en Chine, c’est le drapeau qu’on brandit, c’est l’étoile, c’est le pull rouge de cette femme au milieu d’un océan de vieux hommes en bleu de Chine ; c’est le petit livre rouge, c’est le foulard des écoliers, le brassard des responsables ou le tampon en signature, cravates et sourires rouges.
Mais c’est aussi le sang du doigt coupé pour se rappeler Tian’anmen ou les morceaux de viande sanguinolente dont se couvre Zhang Huan pour courir dans New York.
La marque rouge, c’est aussi Mc Donald‘s ou Coca-Cola, c’est le swoosh de Li-Ning, c’est Dior dans son désir de vie et de passion. La marque rouge, c’est l’ivresse de la passion et du luxe, des soies flamboyantes, de la Ferrari devant le Peninsula, c’est l’exubérance jusqu’au chaos.
La marque rouge, c’est le coup de pinceau ou la tâche de rouille. La marque rouge, c’est le caractère qui dit « non » ou « à détruire ».
La marque rouge, c’est toutes ces traces dans la ville, sur les murs, ces petits mots laissés sur des portes, ces tampons effacés, ces chiffres perdus.
La marque rouge, c’est ce qui t’empêche d’avancer, qui te retient, qui fait que la tâche ne part pas… La marque rouge, c’est l’histoire et les douleurs que le sujet incorpore, comme il incorporait les slogans politiques.
La marque rouge, c’est la révolution et l’oubli de la mémoire rouge ; c’est le fil rouge entre les personnages de Xiaogang qui raconte les liens qu’on aurait aimé oublier ; c’est le sang qui monte au cerveau des nouveaux écorchés, des artistes émergents, de Marc Quinn ou de Zhang Fenzi, c’est l’empreinte…
La marque rouge, c’est aussi les princes rouges, les nouveaux princes de toutes les contradictions.
La marque rouge, c’est l’énergie, celle de l’espoir des lendemains qui chantent."
10:38 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.