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26 novembre 2012

Edwy Plenel "break the box" peut-être sans le savoir !

L’ancien rédacteur en chef du Monde et fondateur de Médiapart a présenté sa vision du métier de journaliste à l’occasion du dîner de la Tortue Bleue le 24 octobre dernier. Il assume ses partis pris avec force et justesse…


Voici quelques-uns de ses propos :

" Le métier de journaliste vous appartient et non pas à ses professionnels. Il appartient à un enjeu démocratique qui concerne tout le monde : s’il n’y avait que nos convictions, il n’y aurait plus de monde commun. S’il n’y avait que mon opinion contre ton opinion, ma sensibilité contre ta sensibilité etc... Il n’y aurait plus de monde commun.  

Pour qu’il y ait un monde commun et que les citoyens puissent se l’approprier ; pour qu’ils puissent voter en ayant les moyens de savoir, il faut créer les conditions pour des  vérités de fait : loyalement produites, contextualisées, sourcées, recoupées.

Telle est la fonction sociale du journalisme : produire des vérités de fait, les mettre au cœur du débat. Notre responsabilité démocratique, c’est de créer un écosystème, pour que cette production de vérités de fait soit la plus vertueuse possible, la plus pluraliste possible afin qu’elle amène la démocratie à s’élever.

Je cite souvent Albert Camus qui avait fait un éditorial de Combat à la libération de Paris, où il disait : "Notre désir d’autant plus fort qu’il était muet, était d’élever ce pays en élevant son langage."

Et donc je crois vraiment qu’il y a là un enjeu qui ne concerne pas que les journalistes, qui concerne les citoyens. Il faut sortir de cet affrontement, poser les enjeux ensemble !

Quand on est élève on vous donne des problèmes, pas une solution. On vous dit : " il faut résoudre ce problème pour avancer ". Notre fonction sociale à nous journalistes, c’est de poser des problèmes.  Ce n’est pas de parler de ce qui se passe bien ! Pour que la démocratie progresse il faut qu’elle affronte les problèmes, c’est là la fameuse formule d’Albert Londres quand il a fait Terre d’Ebène superbe reportage sur l’Afrique Occidentale française. Il a dit "Notre métier n’est pas de faire plaisir, ni de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ".

C’est un enjeu essentiel : Une démocratie avance en affrontant des difficultés. Il y a une constante pour moi et c’est celle-ci, tout en découle : l’invention de Mediapart, ce que je défends sur la liberté de l’information dans notre pays, ou les positions que j’ai pu adopter dans l’espace publique face à des pouvoirs politiques de droite comme de gauche". 

 

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